L’Institut tunisien de la compétitivité et des études quantitatives (Itceq) a dévoilé, récemment, son tableau de bord sur «la compétitivité externe de la Tunisie». Cette structure relevant du ministère de l’Economie et de la Planification pointe la faible diversification des exportations tunisiennes par rapport aux principaux concurrents.
«En dépit des étapes franchies en matière d’ouverture sur l’extérieur, la compétitivité externe de l’économie tunisienne demeure fragile.
Un tel résultat se confirme par l’évolution de plusieurs indicateurs», c’est ce que démontre le tableau de bord sur «la compétitivité externe de la Tunisie», élaboré et dévoilé récemment, par l’Institut tunisien de la compétitivité et des études quantitatives (Itceq).
Cette structure, relevant du ministère de l’Economie et de la Planification, pointe la faible diversification des exportations tunisiennes par rapport aux principaux concurrents.
Les IME en tête
Dans une première partie, ce travail étudie la diversification des exportations tunisiennes. Cette étude montre que le secteur des industries mécanique et électrique (IME) n’a cessé de prendre de l’ampleur, pour accaparer la part la plus importante dans le total des exportations tunisiennes de biens, et ce, au détriment du secteur des textile, habillement et cuir (THC).
Ainsi, la part des exportations des IME a enregistré une moyenne de 45,1% durant la période 2011-2019, contre une moyenne de 28,1% sur la période 2001-2010.
Quant à l’analyse de la structure sectorielle des exportations tunisiennes vers l’UE, elle a montré qu’elle est comparable, surtout, à celle du Maroc et de la Turquie. «Nonobstant son amélioration, la diversification des exportations tunisiennes, aussi bien par produit que par marché, demeure en deçà de celle des principaux concurrents», lit-on dans l’étude.
Sur la période 2011-2019, la Tunisie a connu une perte de sa part de marché de biens sur l’UE de 1%, contrairement à ses concurrents, dont notamment le Maroc qui a enregistré une nette amélioration de la sienne, et ce, comparativement à la période 2001-2010.
Pour le secteur des textile, habillement et cuir (THC), la Tunisie a connu une nette baisse de sa part de marché dans l’Union européenne de 6,4%, au profit du Bangladesh, du Pakistan et de la Pologne dont les parts respectives dans ce marché ont enregistré une augmentation remarquable.
Essoufflement du secteur des THC
Le Maroc, qui détenait, auparavant, une part de marché moins importante que celle de la Tunisie, a connu de meilleures performances au cours des dernières années. S’agissant des industries mécanique et électrique (IME), bien que le secteur ait pu compenser, dans une large mesure, l’essoufflement qu’a connu le secteur des THC, sa part de marché s’est atténuée pour afficher une légère baisse de 0,6%, en moyenne par an sur la période 2011-2019, contrairement à la majorité des concurrents, dont le Maroc qui a connu une remarquable hausse de sa part. Pour le secteur de l’Industrie chimique, contrairement à ses concurrents à l’exception du Singapour, la Tunisie a accusé une nette baisse de 3%, de sa part de marché en produits chimiques, au cours de la période 2011-2019.
Sur cette période, la Tunisie a enregistré une hausse de 2% de sa part de marché seulement pour le secteur des industries agroalimentaires, contrairement à certains concurrents, dont notamment le Maroc qui a connu une baisse remarquable de la sienne.
Les produits de haute et moyenne technologies se portent bien
Les performances des exportations tunisiennes en produits de haute et moyenne technologies se sont améliorées au détriment des produits à faible technologie. Elles sont plus soutenues que celles du Maroc et de la Turquie, pour les produits de haute technologie, mais moins importantes que celles du Maroc pour les produits à technologie moyennement élevée.
Toutefois, ces performances demeurent modestes comparativement à certains concurrents qui se spécialisent de plus en plus dans la haute technologie. Il s’agit plus précisément de la Chine et du Vietnam en Asie et de certains pays de l’Europe centrale et orientale, à savoir la Pologne et la République tchèque.